Tuesday, June 30, 2015

Toulouse : le chemin de croix de Mélody, électro-hypersensible, pour passer le bac (Toulouse: Melody of the Cross, electro-hypersensitive, to pass the bac)

Toulouse : le chemin de croix de Mélody, électro-hypersensible, pour passer le bac

C'est une histoire peu commune : Mélody, 18 ans, diagnostiquée électro-hypersensible, souffre terriblement des ondes électromagnétiques. Elle suit des cours à distance et passe le bac L cette année. Pas toujours facile. 

•    Par Fabrice Valery
•    Publié le 26/06/2015 | 07:24, mis à jour le 29/06/2015 | 10:36 

Mélody, électrosensible et future bachelière
Mélody, électrosensible et future bachelière


Ce pourrait être une élève comme les autres, passant le baccalauréat, série littéraire, au centre d'examen du lycée Saint-Sernin à Toulouse. Mais Mélody souffre d'électro-hypersensibilité et "bénéficie" (en théorie) d'aménagements pour passer les épreuves dans des conditions qui l'éloignent des ondes électromagnétiques qui la font tant souffrir.

Isolée pendant les épreuves écrites

Pour passer les épreuves écrites, Mélody a été installée dans une salle à l'écart des autres candidats au bac, seule avec un surveillant. Elle a un certificat d'électrosensibilité et c'est ce document qui lui permet de prétendre à un aménagement. "Pas de téléphone portable à proximité, explique sa maman, pas de wifi et encore moins de brouilleurs d'ondes qui sont très puissants et aggravent la situation". 

Le bac est aussi... une épreuve !

Mais tout ne se passe pas toujours comme prévu : lors d'une épreuve écrite cette semaine, le surveillant a allumé son téléphone portable et son ordinateur pendant que Mélody composait. Jeudi, pour l'oral d'anglais, elle a dû patienter pendant deux heures dans un couloir avec d'autres élèves de terminale... tous armés de leur téléphone portable !

Des cours à la maison depuis la 5ème

Mélody est habituée à travailler seule. Elle ne va plus en classe depuis la 5ème et suit à domicile les cours du centre national d'éducation à distance (CNED). Un travail souvent difficile, moins concret que les études en classe avec un "vrai" professeur. Mais c'est sa santé qui prime.

Des douleurs terribles

L'électrosensibilité de Mélody (et de ses parents) n'a été détectée qu'en 2011 par le professeur Dominique Belpomme, célèbre cancérologue parisien, spécialiste des effets des ondes sur l'organisme. Pendant des années, auparavant, ses parents se sont demandés quel mal les touchait : violents maux de tête, nausées, vomissements, acouphènes, perte de concentration, courant électrique dans la nuque ou dans la gorge... C'est un calvaire. 

Mélody développe même une maladie auto-immune, un urticaire cholinergique. "C'est un peu comme si brutalement tous les pores de sa peau s'étaient transformés en petites bulles, avec les brûlures qui vont avec", explique sa maman.

Un pylône de téléphonie en face de la maison


L'antenne près de la maison de Mélody
Les parents de Mélody font alors appel à Antenne 31, un collectif d'associations qui oeuvre contre l'installation d'émetteurs de téléphonie près des lieux de vie. "Dès les premières mesures dans notre logement, raconte la maman de Mélody, on nous a conseillé de retirer les téléphones sans fil, les portables et de tenter de nous protéger du pylône de téléphonie mobile qui est près de la maison". Pour s'en "protéger", la famille va même changer l'emplacement des chambres dans la maison de L'Union, près de Toulouse : au rez-de-chaussée, près du garage, les ondes sont moins puissantes qu'à l'étage !


S'épanouir quand même

Ce handicap (qui n'est pourtant pas reconnu en tant que tel) fait de Mélody une candidate au bac pas comme les autres. Mais ce n'est pas pour autant une jeune fille coupée du monde. Elle se passionne pour l'information, la politique, mais aussi la culture. La musique est pour elle un véritable havre de paix : le piano, surtout, qu'elle a appris seule. Elle aime aussi le cinéma. Mais il faut y aller aux heures creuses et espérer que les autres spectateurs auront éteint leurs téléphones portables et ne les auront pas seulement mis en mode silencieux. 

Expliquer, toujours expliquer "l'invisible"

"Non, dit sa maman, ce n'est pas une maladie génétique ; non ça ne s'attrape pas, comme on nous le demande souvent". L'électrosensibilité est une réaction du corps aux ondes électromagnétiques qui nous entourent. 
Le plus difficile, même en passant son bac avec un certificat comme Mélody, c'est d'expliquer, d'expliquer encore, que l'on souffre "à cause de choses impalpables, invisibles". Car ces maladies sont méconnues du grand public et même les scientifiques continuent de se déchirer sur les effets sur le corps humain des ondes électromagnétiques. Sans parler des énormes enjeux économiques que représentent la téléphonie mobile

Bachelière et... libérée

Le 7 juillet, Mélody sera, comme les autres candidats au bac, impatiente de découvrir ses résultats. "Je n'en peux plus du CNED", dit-elle. Le bac serait donc, pour elle, comme une libération. 

"J'ai 18 ans et je suis électro-hypersensible" par Mélody
Nous publions ici une longue lettre écrite par Mélody pour faire comprendre sa situation. 
J’ai 18 ans et je suis électro-hypersensible (EHS), je fais mes études à distance avec le CNED.
C’est à l’âge de 13 ans, sur notre terrasse de la maison le 27 Mai 2010  vers 16h30 de l’après midi, que je me suis retrouvée avec une urticaire géante de la tête aux pieds sans aucune raison apparente. Sur le pylône face à notre maison, une antenne d’Orange avait était installée le 21 Mai 2010. Des recherches ont été faites pour essayer de comprendre ce qui avait pu provoquer cet urticaire dite « cholinergique », et  que la conclusion fut objective et claire. On a compris que je faisais une allergie aux ondes électromagnétiques. L’antenne relais haute de 66 m, placée à 280 m de notre maison, nous rendait malade sans le savoir à chaque fois qu’un changement plus important intervenait sur l’antenne. Mon électro-hypersensible a était découverte comme un soulagement, car pendant des années, mes parents et moi avions beaucoup de problèmes de santé sans comprendre l'origine de ces maux douloureux sur lesquels ni nous ni les médecins ne pouvions mettre aucun nom. Aujourd’hui, cette maladie qui nous colle à la peau a un nom, mais je suis extrêmement inquiète pour l’avenir, autant pour le nôtre que pour celui des enfants du présent et du futur ainsi que pour la population encore ignorante de ce danger potentiel des ondes électromagnétiques.

Nous sommes loin d’être contre la modernité, mais nous ne voulons pas être des sacrifiés comme on nous l’a si bien dit lors d’un rendez-vous à l’Agence Régionale de la Santé (ARS). Je n’avais que 13 ans à ce moment là, et à ma grande déception, un ingénieur m’a dit que : «  De toute manière on préfère sacrifier des électro-hypersensibles que de sacrifier la population mondiale de leur portable ». J'ai été choquée d’entendre cela. Ayant peur d’avoir mal entendu, nous lui avons fait répéter le mot « sacrifier ? » il a dit « Oui, sacrifier »  sans aucune hésitation, ni état d’âme.

Je sais bien qu’il faut avancer dans la modernité mais sans danger pour l’humanité…
Il ne faut pas douter de cette dangerosité, de ce nouveau fléau. Quel est l’avenir d’un enfant E.H.S ?

Ces nouvelles technologies sans fil, à l'action Invisible, Impalpable, Inodore, Inaudible, Insipide ont beaucoup de conséquences sur la santé. Beaucoup de preuves ont déjà été établies en France et dans le monde. Mais est-ce que l’argent est plus important que les vies humaines sur cette magnifique planète ?

Mes douleurs se traduisent souvent par des maux de tête (compression très forte sur la boite crânienne comme un étau), des acouphènes en continu et parfois plus brutalement et plus fort, un manque de concentration, des troubles de la mémoire comme un oubli des mots que l’on veut dire, des douleurs dans le dos, des picotements dans la nuque (comme du courant électrique), des douleurs musculaires, surtout le matin quand notre corps et resté sédentaire après une nuit, des piques aux yeux ou parfois les yeux rouges et secs qui grattent. Des brulures à l’estomac et parfois avec des vomissements. Les nuits sont parfois courtes, avec de l'insomnie de 2 heures à 4 heures du matin.

Tous ces maux douloureux ne viennent pas en même temps, mais certains sont quotidiens. Ce qui fait le plus mal dans cette maladie physique (et non mentale!), c’est de ne pas être pris au sérieux et d’être considéré comme hypocondriaque.

On voudrait bien déménager, mais pour aller où ? Nous aimons notre ville et s’éloigner ne veut pas dire être plus en sécurité. Des antennes relais doivent être encore installées sans baisser les seuils…Plus puissantes dans nos campagnes. L’exposition aux ondes est de plus en plus dangereuse et plus forte encore depuis la 4G. On développe de plus en plus cette nouvelle technologie invisible sans fil. Pourtant, on peut faire fonctionner un portable avec moins de voltage, et faire abaisser les seuils à 0,4V/m, au lieu de 60V/m. On vit avec ce mal au quotidien, tout en essayant de trouver une solution pour notre survie au quotidien, car on aime la vie.

Cette sensibilité aux ondes électromagnétique est pour moi le sixième sens de notre corps. On ressent ces pulsions invisibles. Si certains ne sont pas sensibles comme nous, les ondes les transpercent quand même. C’est là que l’on peut prendre conscience que l’invisible sur terre peut-être aussi dangereux que le visible.

Je voudrais vivre une vie normale comme tout le monde, être une jeune fille libre d’aller partout, sans avoir à affronter ces ondes électromagnétiques. J’essaie d’avoir une vie sociale comme tout le monde, souvent je fais semblant de rien, mais malheureusement je le paye quand je me trouve trop exposée.

Dans la cour de mon collège, il y avait aussi une antenne relais de plus de 33 mètres de hauteur. En ce temps-là, j’avais des maux de têtes à ne plus pouvoir tenir.  Je me rappelle que c’est seulement sous un bardage de la cour de recréation que je me sentais un peu soulagé, sans savoir alors pourquoi…

Cette technologie sans fil, est une nouvelle addiction pire que la drogue, car elle commence bien plus tôt.

Il n’est pas trop tard pour réagir !
Mélody


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Toulouse: Melody of the Cross, electro-hypersensitive, to pass the bac

It's an unusual story: Melody, 18, diagnosed electro-hypersensitive, suffers terribly electromagnetic waves. She took distance courses and pass the tray L this year. Not always easy.

• By Fabrice Valery
• Published 06/26/2015 | 7:24 updated on 29.06.2015 | 10:36

Melody, electro and future Bachelor
Melody, electro and future Bachelor


It could be a student like any other, passing the baccalaureate, literary series, the examination center of Saint-Sernin in Toulouse school. But Melody suffers from electro-hypersensitivity and "benefit" (in theory) Physically pass the tests under conditions that depart the electromagnetic waves which cause so much suffering.

Isolated for the written tests

To pass the written tests, Melody was installed in a room separate from other bac, only with a supervisor. She has a certificate of electrosensitivity and it is this document that allows him to claim a design. "No cell phone nearby, says his mom, no wifi let alone wave jammers that are very powerful and aggravate the situation."

The tray is also ... a test!

But things do not always go as planned: In a written test this week, the supervisor turned his cell phone and his computer while Melody composed. Thursday, for the oral English, she had to wait for two hours in a corridor with other high school seniors ... all armed with their cell phone!

Courses at home since the 5th

Melody is used to working alone. She goes to class from the 5th and following the home during the National Distance Education Centre (CNED). An often difficult work, less concrete than classroom studies with a "real" teacher. But it's his health comes first.

Terrible pain

Electrosensitivity Mélody (and his parents) was detected in 2011 by Professor Dominique Belpomme, famous Parisian oncologist, a specialist of the effects of the waves on the body. For years before, his parents wondered what harm touched them: severe headache, nausea, vomiting, tinnitus, loss of concentration, electric current in the neck or throat ... It is an ordeal.

Melody even develops an autoimmune disease, cholinergic urticaria. "It's almost as if suddenly all the pores of his skin had turned into small bubbles, with burns that go with it," said his mom.

A phone mast in front of the house


The antenna near the house of Melody
Melody's parents are then called antenna 31, a group of associations that work against the installation of phone transmitters near living places. "From the first steps in our accommodation says Melody's mom, we were advised to remove the wireless phones, laptop and trying to protect us from the mobile phone mast that is close to home." To be "protecting" the family will even change the location of rooms in the house of The Union, near Toulouse: on the ground floor, near the garage, the waves are less powerful than the Upstairs!

Check around your home waves on the site of the National Agency frequencies

Still flourish

This handicap (which is not yet recognized as such) makes a candidate pan Melody like no other. But it does not mean a girl cut off from the world. She is passionate about information, politics, but also culture. The music for her is a haven of peace: the piano, especially, she learned only. She also loves the cinema. But you have to go off-peak hours and hope that other viewers have turned off their cell phones and do will not only put in silent mode.

Explaining always explain "the invisible"

"No, 'said her mother, it is not a genetic disease; no it is not contagious, as we are often asked". Electrosensitivity is a reaction of the body to electromagnetic waves that surround us.
The most difficult, even putting his tray with a certificate as Melody, is to explain, explain again that it suffers "because of impalpable things invisible." Because these diseases are unknown to the general public and even scientists continue to tear on the effects on the human body electromagnetic waves. Not to mention the enormous economic challenges posed by mobile telephony.

Bachelor and released ...

On 7 July, Melody will, like other bac candidates, eager to discover its results. "I can not stand the CNED," she said. The bin would be for her as a liberation.

"I'm 18 and I'm electro-hypersensitive" by Melody
We publish here a long letter written by Melody to understand his situation.
I'm 18 and I'm electro-hypersensitive (EHS), I do my distance studies with the CNED. It was at the age of 13, on the terrace of the house May 27, 2010 around 16:30 in the afternoon, I found myself with a giant hives from head to foot without any apparent reason. On the pylon facing our house, Orange antenna was installed was 21 May 2010. Research was made to try to understand what could have caused the hives called "cholinergic" and that the conclusion was objective and clear . It was understood that I was allergic to electromagnetic waves. The relay 66 m high antenna, placed 280 m from our house, made us sick without knowing each time a major change intervened on the antenna. My electro-hypersensitive was a discovery as a relief, because for years, my parents and I had many health problems without understanding the origin of these painful sore on which we and the doctors could not put any names. Today, this disease that we glue the skin has a name, but I am extremely worried about the future, both for our own and for the children of the present and the future and for the still ignorant population of this danger potential electromagnetic waves.

We are far from being against modernity, but we do not want to be sacrificed as we have said so well during a visit to the Regional Health Agency (ARS). I was only 13 at the time, and to my disappointment, an engineer told me: "In any case we prefer to sacrifice electro-hypersensitive to sacrifice the global population of their mobile." I was shocked to hear that. Afraid to have misheard, we made him repeat the word "sacrifice? "He said," Yes, sacrifice "without hesitation or qualms.

I know it must move forward into modernity without danger to humanity ...
Do not doubt this danger, this new scourge. What is the future of a child E.H.S?

These new wireless technologies in the Invisible action Impalpable, Odorless, Inaudible, Tasteless have many health consequences. A lot of evidence has already been established in France and in the world. But is it that money is more important than human life on this beautiful planet?

My pain often result in headaches (very high compression of the skull like a vise), tinnitus continuously and sometimes brutally and stronger, lack of concentration, impaired memory as an oversight words we want to say, pain in the back, tingling in the neck (like electricity), muscle aches, especially in the morning when our body and remained sedentary after a night, pikes or sometimes the eyes eyes red, dry itchy. Burns in the stomach and sometimes with vomiting. The nights are sometimes short, with insomnia 2:00 to 4:00 am.

All these painful ailments do not come together, but some are dailies. What hurts the most in this physical illness (not mental!) Is not to be taken seriously and to be seen as a hypochondriac.

We would move well, but to where? We love our city and away does not mean to be safer. Masts must still be installed without lowering thresholds ... more powerful in our countryside. Exposure to air is becoming more dangerous and even stronger since 4G. We develop more and more this new wireless technology invisible. Yet one can operate a laptop with less voltage, and to lower the thresholds in 0.4V / m, instead of 60V / m. We live with this disease every day, trying to find a solution for our daily survival, because we love life.

This sensitivity to electromagnetic waves for me is the sixth sense of our body. We feel these invisible impulses. If some are not sensitive like us, the waves pierce them anyway. This is where one can realize that the invisible on earth may be as dangerous as the visible.

I want to live a normal life like everyone else, to be a young girl free to go anywhere without having to face these electromagnetic waves. I try to have a social life like everyone else, I often pretend nothing, but unfortunately I pay when I am too exposed.

In the courtyard of my college, there was also a relay antenna over 33 meters high. In that time, I had headaches no longer able to keep. I remember that it is only under a siding the playground that I felt a little relieved, without knowing why ...

This wireless technology is a new addiction worse than drugs because it begins much earlier.

It is not too late to react!
Melody

http://france3-regions.francetvinfo.fr/midi-pyrenees/haute-garonne/toulouse/toulouse-le-chemin-de-croix-de-melody-electro-hypersensible-pour-passer-le-bac-756381.html

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