Un espace sans ondes pour les électro hypersensibles
Les mesures effectuées ces derniers jours montrent que la chartreuse de Durbon est une zone avec très peu d’ondes. Hier, Michèle Rivasi (au centre en rouge) accompagnée de diverses personnalités politiques, de Pierre Le Ruz, du maire Jean-Claude Gast, mais aussi de représentants de l’association Une terre pour les EHS, a fait visiter le site de ce qui pourrait être la future zone blanche.
« On est dans des conditions qui ne sont pas complétement parfaites, mais assez idéales et très propices à la mise en place de quelque chose ». Pierre Le Ruz, président du Criirem (centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements magnétiques) est plutôt satisfait. Depuis mardi, il a effectué nombre de mesures sur le site de la chartreuse de Durbon. Là où la députée européenne Europe Écologie Les Verts Michèle Rivasi souhaite implanter une zone blanche destinée aux personnes électro hypersensibles (EHS). « C’est un projet très important. Aucune zone blanche n’existe en France, voire en Europe, or il y a de plus en plus de personnes EHS » a expliqué, hier, la députée européenne, lors d’une conférence de presse pour présenter le projet.
« Des personnes en grande souffrance »
Le choix de la commune de Saint-Julien-en-Beauchêne ne s’est pas fait par hasard. C’est ici, mais dans un autre hameau, que deux personnes EHS sont venues se réfugier dans une grotte en 2011, pour échapper aux ondes qui pourrissent leur vie. « En tant qu’élu, mais aussi en tant qu’humain, ça m’a interpellé. J’ai rencontré des personnes en grande souffrance. Il m’a semblé important de chercher des endroits où elles pourront vivre » explique Jean-Claude Gast, le maire de Saint-Julien. Il pense alors à Durbon où la Caisse d’allocations familiales de Marseille a trois sites destinés à accueillir des enfants. L’un d’eux, celui de la Chartreuse, est fermé depuis trois ans car il n’est plus aux normes.
La Caf se dit prête à partager ces locaux. L’idée est d’en faire non seulement un lieu d’accueil, mais aussi de suivi médical : « Un site où on peut se ressourcer pendant un certain temps. Et où on puisse aussi arriver à mieux comprendre et diminuer cette souffrance ».
Grâce au conseil régional qui a financé 80 % de l’étude, des mesures ont donc été prises sur le site pour vérifier que l’endroit est exempt d’ondes. Les résultats sont plutôt prometteurs, même si une ligne électrique et un transformateur doivent être enterrés.
L’étape suivante sera d’amener des personnes électro hypersensibles sur les lieux « pour voir comment elles se sentent sur ce site. Nous ne pouvons pas nous engager si elles se sentent mal » insiste Michèle Rivasi. Puis, il faudra réunir tous les financeurs pour concrétiser le projet. Pour la députée européenne, « l’important est d’avancer à petits pas, mais en collectif ».
« Sans la volonté de l’État, cette zone ne verra pas le jour »
Philippe Tribaudeau, le président de l’association Une terre pour les EHS, qui réunit parmi plusieurs centaines d’adhérents 184 EHS, en est convaincu : « Un projet comme ici, c’est génial. Une zone comme cela, on peut la blanchir. Mais il faut être conscient que sans la volonté de l’État cette zone ne verra pas le jour. Il faut qu’il reconnaisse qu’il y a un problème avec les ondes. Et c’est à lui de dire aux opérateurs qu’il n’y a pas d’obligation pour que l’ensemble de la planète soit couvert ».
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