"Moi, Anne-Laure Mager, électro-hypersensible"
Le 23 février à 6h00 par Valérie Pons | Mis à jour le 23 février
Présidente de l'association nationale Perdons pas le fil, la jeune femme s'oppose au démantèlement des cabines téléphoniques.
À 28 ans, avec son visage nu et lisse et ses cheveux recouverts par un turban clair, elle en paraît facilement dix de moins. C'est d'ailleurs à sa majorité et alors qu'elle était étudiante en Sciences à l'université de Rangueil à Toulouse, qu'Anne-Laure Mager a ressenti les premiers symptômes d'électro-hypersensibilité (EHS), reconnue et définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Anne-Laure est handicapée. Mais cela ne se voit pas...
- Proximité nocive d'une antenne-relais
"Comme beaucoup de jeunes, je me servais régulièrement d'un téléphone portable, témoigne-t-elle. Mais j'avais quand même remarqué quelques anomalies me concernant : des nuits agitées, courtes, des maux de tête intenses, comme un étau qui me broyait les tempes, j'avais des douleurs articulaires, des nausées, des pertes d'équilibre, des troubles de la mémoire et de la concentration… Et puis, un jour, je me suis retrouvée dans une rue, à Toulouse, en ayant perdu tous mes repères spatio-temporels ! Impossible de savoir ce que je faisais là. Qui plus est avec une migraine épouvantable. Après avoir retrouvé peu à peu mes esprits, je suis retournée chez moi et là les maux de tête ont recommencé... J'ai donc décidé de faire un test : j'ai demandé à une amie si elle pouvait m'héberger quelques jours. Elle a accepté et je crois que jamais je ne me suis sentie aussi bien ! Plus d'étau, plus de vertiges, ni de nausées. J'ai compris que le problème se trouvait sur mon lieu de vie, à cause sans doute d'un cumul d'ondes électriques émanant d'une antenne-relais proche de mon domicile".
- Sa "bête noire" : le Wifi
Anne-Laure est allée consulter son médecin généraliste, puis des spécialistes, tous compréhensifs, qui lui ont prescrit des batteries d'examens aboutissant finalement à la reconnaissance de sa pathologie. La jeune femme, devenue totalement intolérante aux ondes émises, notamment par le Wifi, sa "bête noire", de plus en plus présentes dans l'environnement, a dû stopper ses études et interrompre sa licence. Elle apprenait en outre que ses parents, aujourd'hui retraités, étaient également diagnostiqués électro-hypersensibles ! Serait-ce génétique ? Ou le simple fruit d'un malheureux hasard ? Quoi qu'il en soit, les Mager ont fait isoler les murs de leur maison, dans le quartier Saint-Assiscle à Perpignan, et ne s'habillent plus qu'avec des vêtements fabriqués dans des tissus spéciaux contenant des fils de cuivre. Qui sont plus onéreux.
- Entre 2000 et 3 000 adhérents
"Notre vie est loin d'être simple, mais nous ne vivons pas reclus comme beaucoup de personnes souffrant d'EHS, dont de plus en plus d'enfants et d'ados. Nous avons pu conserver une vie sociale en communiquant uniquement via la technologie filaire. On ne s'estime pas les plus malheureux. Je suis responsable pour la région de Perpignan de l'association nationale à but non lucratif Perdons pas le fil. Nous sommes entre 2 000 et 3 000 adhérents dispatchés sur le territoire. Je me bats pour que soit maintenu le service universel des communications électroniques (lire ci-contre), indispensable tant sur le plan social que sanitaire", conclut Anne-Laure.
Pour joindre l'association, T. 04 68 37 16 48 ou sur contact@perdonspaslefil.org
Pour le droit à l’accessibilité"
Anne-Laure et « Perdons pas le fil » œuvrent pour que les handicapés EHS puissent librement accéder aux cabines téléphoniques, pour tout appel et notamment pour composer les numéros d’urgence.
Sans publiphones et un maillage suffisant du territoire, ces personnes se trouvent dans l’incapacité de communiquer, hors la technologie filaire. De même, il existe un rapport des parlementaires Verdier et Cammani sur le service universel pour lequel l’association avait été auditionnée, le 18 juin 2014 à l’Assemblée nationale, mais n’avait pu s’y rendre à cause des grèves à la SNCF.
Elle en conteste aujourd’hui le compte rendu même : « Il est écrit noir sur blanc dans ce rapport qu’aucune des personnes auditionnées ne s’oppose à la sortie des cabines du service universel, or c’est faux ! C’est tout le contraire que l’on souhaite, enrage Anne-Laure. Je rappelle que nous demandons l’amélioration des obligations du service universel : au moins une cabine téléphonique par commune certes, mais pour les villes de plus de 1 000 habitants, il faudrait augmenter le parc de publiphones en fonction de la population et les maintenir dans les gares, les aéroports, les aires d’autoroutes… Deux cabines pour des agglomérations de plus de 100 000 habitants c’est dérisoire… Et aussi discriminatoire à l’égard des personnes handicapées dont les EHS. Alors, pour une ville comme Perpignan, par exemple, au lieu de les démanteler, il faudrait rétablir l’installation de 12 cabines garanties par le service universel ! ».
Elle en conteste aujourd’hui le compte rendu même : « Il est écrit noir sur blanc dans ce rapport qu’aucune des personnes auditionnées ne s’oppose à la sortie des cabines du service universel, or c’est faux ! C’est tout le contraire que l’on souhaite, enrage Anne-Laure. Je rappelle que nous demandons l’amélioration des obligations du service universel : au moins une cabine téléphonique par commune certes, mais pour les villes de plus de 1 000 habitants, il faudrait augmenter le parc de publiphones en fonction de la population et les maintenir dans les gares, les aéroports, les aires d’autoroutes… Deux cabines pour des agglomérations de plus de 100 000 habitants c’est dérisoire… Et aussi discriminatoire à l’égard des personnes handicapées dont les EHS. Alors, pour une ville comme Perpignan, par exemple, au lieu de les démanteler, il faudrait rétablir l’installation de 12 cabines garanties par le service universel ! ».
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"Me, Anne-Laure Mager, electro-hypersensitive"
President of the National Association Let us lose no wire, the young woman is opposed to the dismantling of telephone booths.
At 28, with his bare and smooth face and hair covered by a turban clear it easily looks ten years younger. This is also its majority and while a student in Sciences at the University of Rangueil in Toulouse, Anne-Laure Mager felt the first symptoms of electromagnetic hypersensitivity (EHS) recognized and defined by the World Health Organization (WHO). Anne-Laure has a disability. But that is not seen ...
Harmful near a relay antenna
"Like many young people, I was using a mobile phone regularly, testifies she But I still noticed some anomalies in me. Restless nights, short, intense headache, like a vise crushed my temples, I had joint pain, nausea, loss of balance, memory and concentration problems ... And then one day I found myself in a street in Toulouse, having lost all my spatiotemporal marks Impossible to know what I was doing there. Moreover with a terrible migraine. After regaining gradually my spirits, I went home and there the headaches started again ... So I decided to do a test: I asked a friend if she could take me in a few days She agreed and I think I never felt I was both more grip, more dizziness.! or nausea. I realized that the problem was on my living place, probably because of a combination of electric waves from a relay antenna near my home. "
His "nemesis" Wifi
Anne-Laure went to see her GP and specialists, all understanding, which prescribed battery of exams ultimately leading to the recognition of its pathology. The young woman became totally intolerant of transmitted waves, including WiFi, his "nemesis", increasingly present in the environment, had to stop his studies and interrupt his license. She also learned that her parents, now retired, was also diagnosed electro-hypersensitive! Could it be genetic? Or simply the result of an unfortunate accident? Anyway, the Mager made insulate the walls of their home in the St. Assiscle district in Perpignan, and dress more than clothes made of special fabrics containing copper son. Which are more expensive.
Between 2000 and 3000 members
"Our life is far from easy, but we do not live recluse like many people with EHS, which more and more children and teenagers. We were able to maintain a social life by communicating solely via wired technology. It does not consider the most unfortunate. I am responsible for the Perpignan region of the National Association nonprofit Let us lose no wire. We are between 2 000 and 3 000 members dispatched to the territory. I fighting to be maintained as universal service for electronic communications (see cons below), essential both socially and health, "concludes Anne-Laure.
To join the association, T. 04 68 37 16 48 or contact@perdonspaslefil.org
For the right to access "
Anne-Laure and not "Let us lose the thread" working to ensure that disabled EHS can freely access the telephone booths, including for any call to dial emergency numbers.
Without payphones and adequate network coverage, they are unable to communicate outside the wired technology. Similarly, there is a report of Verdier and Cammani parliamentarians on universal service for which the association was auditioned, June 18, 2014 in the National Assembly, but could not get there because of the strikes SNCF.
She now contests the record himself: "It is black and white in this report that none of the persons heard no objection to the release of the cabins of universal service, or it's wrong! This is the opposite that is to be, enraged Anne-Laure. I recall that we ask the improvement of universal service obligations: at least one telephone booth by town certainly, but for cities of more than 1 000 people, it would increase the payphones in terms of population and keep them in railway stations, airports, motorway service areas ... Two cabins for agglomerations of more than 100 000 inhabitants is ridiculous ... And also discriminates against people with disabilities whose EHS. So, for a city like Perpignan, for example, instead of dismantling it would restore the installation of 12 booths guaranteed by the Universal Service! ".
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